Thérèse vit, de juillet à septembre 1897, trois longs mois d'agonie : elle écrit des lettres d'adieu et parle, parle, parle encore... Propos enjoués ou paroles de détresse que chaque carmélite recueille comme des reliques, sa sœur Mère Agnès, la première, avec obstination. Paroles plus d'une fois manipulées, devenues-justement, injustement-suspectes.
Claude Langlois reprend à nouveaux frais le dossier piégé des Derniers entretiens. Parler, écouter, noter, transcrire, faire connaître, rendre public, interpréter ; la parole de Thérèse ainsi vit, chemine, se transforme ; mais sa voix peut-elle, même sous de lourds travestissements, se faire encore entendre de nous ?
Son enquête redonne vie aux dernières paroles de Thérèse qui nous reviennent comme neuves ; elle révèle une moniale pleine de contradictions, une Thérèse qui croyait au Ciel et qui était obsédée par son retour parmi les siens : «Aimer, être aimée et revenir sur la terre.»