Certains se souviennent comme s'ils y étaient du jour
où Kennedy est mort. Moi, c'était Lennon, et son Oswald
à lui s'appelait Chapman. J'ai toujours su que j'écrirais
leur histoire, leur Dallas au Dakota, tout comme celle des
jours où Buddy Holly et Otis Redding nous sont tombés
du ciel. Depuis, plus moyen de regarder un avion de la
même façon, pas plus que je ne prends un taxi sans
repenser à Eddie Cochran et Gene Vincent, ou que je ne
traverse l'île Saint-Louis sans un clin d'oeil à Jim
Morrison.
Sur la route 66, qui traverse l'histoire du rock, la vie
est souvent un accident. Et ce livre, dont le fil rouge est
la Fender d'Hendrix, raconte la fin des héros du rock, du
rhythm and blues, de la pop : de Jim à Jimi, d'Otis à Janis,
d'Elvis à Kurt, de Marvin à Freddie. Ces deux minutes
trente d'éternité transforment une vie en légende et la
gravent dans ce coin perdu de la nôtre qu'on nomme adolescence.
P.A.