Rome, été 680. L'ancienne capitale de l'Empire n'est plus
qu'une modeste cité de quelques dizaines de milliers d'habitants,
vivant dans les ruines de ce qui fut la plus puissante
agglomération de la terre. Partagée entre la nostalgie
d'un monde disparu et les espérances d'un autre, encore
à construire, la ville abrite une population de Latins, Juifs
Orientaux qui ont fui leur province d'origine envahie par les
Arabes, de même qu'une foule de pèlerins de toutes nationalités
attirés par les tombes des apôtres Pierre et Paul
ou par celles des nombreux martyrs des persécutions des
premiers siècles.
Lorsque commence le récit, Rome est secouée par une
série de faits étranges qui troublent l'ordre public : crimes,
morts mystérieuses, disparitions inexpliquées, vols, profanations...
Les hommes du dux Romae, représentant de
l'empereur qui réside à Constantinople, prennent conscience
de la menace, sans mesurer réellement la gravité
du danger. Clercs et administrateurs, chacun de leur côté,
cherchent un moyen de mettre un terme au drame qui se
joue.
Sur fond d'Antiquité tardive, le lecteur démêle les fils
de l'intrigue qui se trame dans ce monde en plein bouleversement
politique, traversé par d'âpres querelles théologiques.
Il découvre les traditions romaines de cette
période mal connue, où les pouvoirs civils et religieux,
encore mal définis, s'affrontent, où la rigueur du raisonnement
n'exclut pas l'intuition, où la réalité côtoie le rêve.
Pourtant, si les événements qui perturbent Rome en cette
fin de VIIe siècle s'inscrivent parfaitement dans la mentalité
de l'époque, leurs causes profondes peuvent trouver
un écho dans nos sociétés contemporaines.