Les Djo-Bourgeois
Élise et Djo Bourgeois forment un couple d'artistes parisiens engagés dans une avant-garde esthétique qui associe simplicité, charme et légèreté. Ils ont, avec rigueur et constance, inscrit leur oeuvre au sein d'une époque qui ambitionnait de révolutionner l'art de vivre. Ils vont à l'essentiel sans jamais être austères ou ennuyeux. Leurs boutiques et leurs intérieurs sont frais, lumineux, joyeux, pour ne pas dire considérablement en avance sur leur temps.
Coloriste, Élise (1894-1986) crée, à partir de 1926, des toiles imprimées et des tapis à figures géométriques planes. Elle mêle minimalisme et effets d'optique. Ses tissus sont intégrés dans les aménagements de Djo et diffusés aux Pays-Bas par les magasins Metz & Co et en France par les établissements Maurice et Jean Lauer. Ils viennent de faire l'objet d'une réédition par la Maison Pierre Frey.
Architecte-décorateur, Djo (1898-1937) dévoile, à partir de 1922, les facettes de son talent aux salons d'Automne et des Artistes décorateurs où il collabore avec les plus grands créateurs : Sonia et Robert Delaunay, Gerda Wegener, Jan et Joël Martel, Léon Leyritz, Thérèse Bonney... Il dirige Le Studium, l'atelier d'art des magasins du Louvre et, comme son ami Rob Mallet-Stevens, il réalise des décors de cinéma et de théâtre. À partir de 1926, il s'affirme comme architecte-décorateur aménageant des intérieurs pour les Noailles, les avocats Maurice Paz et Robert Lange, Jean-Maurice Lahy, les Schwob de Lure et d'Héricourt, le duc et la duchesse d'Harcourt, la comtesse de Karolyi, Nathalie Sarraute, le marchand d'art Armand Drouant... Ses ensembles, ses bars d'intérieur et ses meubles en métal sont d'une fraîcheur inédite et n'ont pas pris une ride.
Au terme d'une longue enquête, l'auteur livre ici une somme inédite, un regard incroyablement documenté sur la vie et l'oeuvre de deux artistes, deux figures pour un seul nom : Djo-Bourgeois, un des plus importants, sinon un des plus emblématiques, de la modernité française au sortir de la Grande Guerre.