La fin du XXe siècle a vu, à la droite de l'échiquier politique, l'émergence
de partis extrêmes ou radicaux, en rupture avec les traditions
nazie ou fasciste, et dont l'objectif est bien la conquête du
pouvoir par la voie électorale et démocratique. Ces mouvements
permettent de penser les mutations de l'extrême droite et son adaptation
aux temps présents.
Ce livre définit et décrit les différentes familles de cette partie du
spectre idéologique, avec une attention particulière portée aux 28
pays membres de l'UE, sans négliger la Russie. Il revient ainsi sur
l'histoire récente de ces partis ou mouvances, leur programme
idéologique et, au-delà, leur vision du monde. Leurs résultats électoraux
et la sociologie de leur électorat y sont exposés de façon à
faire émerger le «minimum commun» qui les rassemble, même
si leur hétérogénéité et le poids des spécificités nationales ne permettent
pas de parler d'une «internationale de l'extrême droite».
Contrairement aux idées les plus paresseuses, Jean-Yves Camus
et Nicolas Lebourg montrent qu'on fait fausse route en expliquant
la montée des partis nationalistes, populistes et xénophobes, par
la seule variable de la crise économique. Leur audience croissante
est plutôt le symptôme d'un très profond questionnement
des cadres traditionnels de l'identité européenne, de la représentation
politique et des références libérales ou conservatrices des
droites de gouvernement.