Depuis sa naissance, le cinéma convoque les effets spéciaux, que ce soit pour créer "l'ordinaire de l'extraordinaire" ou "l'extraordinaire de l'ordinaire". L'explosion du numérique, depuis les années quatre-vingt-dix, a considérablement amplifié le phénomène et repose la question de ses usages: quelle est donc la nature de cet "effet" produit sur le spectateur?
Quand il voit un monstre, un tremblement de terre, le spectateur, au fond de lui-même, sait bien que c'est faux, mais quand même... le temps d'un film, il y croit.
L'effet spécial est bien sûr produit à partir d'une technique particulière que l'on peut démonter, expliquer, montrer, mais avant tout, il produit lui-même un sens, celui que recherche le metteur en scène qui a choisi de l'intégrer dans son film.
C'est cette double réfléxion que mène l'auteur dans cet ouvrage: comment faire des effets spéciaux et surtout pourquoi faire des effets spéciaux? À partir d'exemples de films et metteurs en scènes qui couvrent toute l'histoire du cinéma de King Kong à Matrix ou au Titanic, de Georges Méliès à George Lucas, James Cameron ou Jean-Pierre Jeunet.
Dans les "plans à effets spéciaux" se condensent les problèmes économiques, esthétiques, techniques et idéologiques, ce qui en fait un point de départ essentiel à la compréhension du cinéma d'aujourd'hui - comme d'hier.