Les élites en Amérique coloniale
Cahiers d'histoire de l'Amérique coloniale n° 7
Dans toute société, il existe une « classe » dirigeante, qu'elle soit politique, économique, religieuse, etc., constituée de ce que l'on nomme traditionnellement les élites, qui se différencient du reste de la population. Cette dichotomie peut se fonder sur différents facteurs comme, par exemple, l'origine sociale, le pouvoir économique, la fonction politique ou administrative. Cependant cette notion d'élite est toute relative et ses caractéristiques varient dans le temps et dans l'espace. Les élites du Nouveau Monde ont constitué, dès l'origine, une des bases de l'évolution coloniale. Elles ont influé sur les structures et les changements de la société américaine. Il n'est pas question de s'interroger ici sur le concept d'élite mais, à travers quelques cas particuliers, d'illustrer ce thème sous des aspects fort divers.
Une première partie sera consacrée au rôle des élites indigènes au sein du pouvoir municipal au Mexique, et notamment à Texcoco, suivie de l'étude de la carrière du licenciado J. de Salmérón, un des hommes qui influença la politique indienne de l'Espagne, de celle de Díez de la Calle, un infra-letrado, secrétaire du Conseil des Indes, mais aussi de la fragile condition de l'élite espagnole de Cajamarca (Pérou). Après l'analyse de la vision du missionnaire carme Maurile de Saint Michel dans les Antilles françaises et la description des premiers administrateurs chargés de gérer la France d'Amérique et les stratégies d'alliances des grands sucriers martiniquais, la grande influence des élites caféières du Brésil durant la première République conclura le thème des élites. La seconde partie sera consacrée à la géographie administrative des territoires d'Acámbaro et leur évolution, aux contacts entre les Itzas et les Espagnols, au rôle de la rhétorique du salut religieux dans le contexte du développement de l'esclavage et à la dimension religieuse dans la conflictualité sociale et politique en Amérique espagnole.