Les esclaves psychiques d'internet
La puissance d'aimantation d'internet ne doit rien au hasard. Celle-ci est due en partie à l'exploitation rationnelle des découvertes opérées sur le conditionnement animal depuis le deuxième tiers du XIXe siècle. Ces études ont permis à l'ingénierie sociale de divertir radicalement notre attention de ce pour quoi elle était initialement programmée afin de l'orienter vers la consommation de produits ou d'idées fabriqués. Que nous le désirions ou non, l'internet global prospère sur la reductio ad bestiam de l'espèce humaine. Aussi serons-nous traités avec autant d'égards que le chien de Pavlov, le rat de John Watson ou le pigeon de Frédéric Skinner. Toutefois, une immense amélioration a été apportée depuis l'entre-deux-guerres : internet étant alimenté en permanence par nos goûts personnels, ses ingénieurs sociaux pourront nous orienter avec bonheur sur les sites et espaces virtuels révélant notre part d'animalité. La nouvelle science qui est née a pour nom captologie. Elle opère en trois mouvements chirurgicaux successifs : hypnotiser, conditionner et enfin manipuler les esclaves psychiques fabriqués.