Les espions du Vatican
Officiellement, le Vatican n'a pas de service d'espionnage... mais on s'y occupe de renseignement. Le Saint-Siège a toujours été la cible de services secrets étrangers. Persuadés que le Vatican dispose d'un réseau sans équivalent, ils veulent soit en percer les secrets soit s'en faire un allié.
Pendant la Seconde Guerre mondiale et la guerre froide, Rome a été un véritable nid d'espions de toutes nationalités. Sous couverture, certains monsignori ou simples prêtres se sont impliqués dans des opérations allant de la chasse aux « taupes » à la diplomatie secrète, en passant par des enquêtes sur les assassinats de prêtres ou des scandales susceptibles d'éclabousser l'Église, mais aussi dans des missions à haut risque de l'autre côté du rideau de fer.
Pour la première fois, ce livre raconte quatre-vingts ans de guerres secrètes et de coups tordus. L'infiltration de prêtres russophones en Union soviétique sous Staline, presque tous démasqués par le KGB, les négociations secrètes menées par Jean XXIII avec Khrouchtchev par des intermédiaires peu conventionnels, les relations étroites du cardinal Montini, futur Paul VI, avec la CIA, l'infiltration agressive du Vatican par les différents services du bloc de l'Est, les fonds secrets de la banque du Vatican destinés à combattre le communisme... ces épisodes dessinent une autre histoire de la papauté contemporaine.
La chute du communisme a marqué la victoire de Jean-Paul II, le pape qui s'est le plus impliqué dans des opérations secrètes. D'autres affrontements souterrains ont opposé certains groupes au sein de l'Église (comme les jésuites et l'Opus Dei), avec des méthodes dignes des services secrets et l'implication de la CIA. Enfin, les affaires financières controversées de l'Église dans les années 1970-1980 ont eu des effets encore méconnus, comme l'attentat de la place Saint-Pierre, dont les commanditaires ne se trouvaient pas à Moscou... mais à Rome.