Le capitalisme ne proposera plus jamais de projet émancipateur
pour l'humanité. Il n'a plus de fleurs et ses feuilles sont mortes.
Telle est la trame de ce livre qui raconte à sa manière la crise et
ses soubresauts. Dans une nouvelle enquête policière «Le parfum
de la banque en noir», faisant suite au «Mystère de la chambre
forte», l'inspecteur H... met au jour les mécanismes financiers
qui engloutissent des milliers de milliards de dollars ou d'euros et
paralysent toute évolution positive de l'économie, pendant que les
gouvernements, inertes ou inféodés à la finance, se décrédibilisent
en s'acharnant à imposer l'austérité à leurs peuples.
On découvre alors avec ahurissement les frasques des banques
privées, auxquelles le monopole de la création de monnaie a été
confié, qui déversent le crédit pour servir la spéculation. Le
capitalisme productiviste arrive dans une impasse : c'est la fin
de partie pour les partisans de l'accumulation infinie du capital.
Mais que se dessine-t-il pour l'avenir ? Reconversion énergétique,
élargissement d'une sphère non marchande soustraite
à l'impératif de rentabilité, un droit du travail et un partage du
travail pour restreindre les prérogatives de la propriété. Ce sont
quelques pistes pour sortir de la dictature de la marchandise et
concevoir autrement la richesse sociale.
La forme du livre alterne contes et exposés, et il fraye son
chemin entre sérieux et dérision. En effet, le capitalisme, parvenu
en fin de cycle, n'est-il pas affairiste et grippe-sou, avide
et gaspilleur, surréaliste et terre-à-terre, scientiste et ridicule,
violent et ubuesque, effrayant et pitoyable ? Pour le dépasser,
il faudra un peu de raison, un brin de folie inventive, le tout
embrasé par beaucoup de passion citoyenne pour la démocratie.