Il y a un fantôme qui se promène dans le roman, et plus encore dans le roman populaire : c'est l'idéologie. Sous toutes ses formes et dans tous ses avatars successifs. C'est sur ses traces que tente de se mettre cette étude, dont la préoccupation principale est d'examiner les frontières mouvantes entre signifiant idéologique et signifiant poétique, et d'analyser les différentes concrétisations de ce vagabondage du sens à l'intérieur d'un discours romanesque qui se veut toujours, quoi qu'il en dise, lieu de pouvoir. C'est sur la figure du héros, concrétisation narrative d'un croisement de visions éthiques, philosophiques, religieuses, que va porter le discours : le héros par excellence, le comte de Monte-Cristo d'Alexandre Dumas, et son innombrable progéniture chez le même auteur, ainsi que chez certains de ses successeurs les plus appréciés du grand public : Paul Féval, Jules Verne, Maurice Leblanc, Gaston Leroux.