Un essai philosophique sur l'histoire ne peut que difficilement dépasser l'ambiguïté relevée déjà par Platon : comment établir les faits lorsque les données sont nécessairement lacunaires, lorsque certaines choses qui n'auraient pas dû être oubliées ont été perdues, que l'histoire est devenue légende et que la légende occasionne finalement un mythe ? Quelle méthodologie adopter alors que la réalité humaine est impermanente et que ses événements constitutifs sont eux-mêmes fugaces ? Quelles conclusions tirer dès lors que le futur doit être compris comme ouvert et donc indéterminé ? Finalement, que peut-on définir au juste dans une discipline portant sur l'événementiel ? Et, surtout, le totalitarisme ne se définirait-il pas comme la fin de l'histoire ?