Le Moyen-Orient n'en finit pas d'être en crise.
Les raisons de cette situation structurelle sont multiples. L'une d'entre elles renvoie à l'histoire de la formation de ces Etats, tous issus du démembrement autoritaire de l'Empire ottoman dans les années 20, lorsque les peuples de la région furent sommés de vivre à l'intérieur de territoires dont les frontières furent décidées en dehors d'eux par la Grande-Bretagne et la France.
Ces découpages territoriaux ont été d'une importance capitale puisqu'ils ont déterminé arbitrairement pour chacun de ces Etats sa superficie, sa configuration géographique, la structure de sa population, ses potentialités économiques, ses possibilités d'accès à la mer, l'identité de ses voisins...
Sans un retour sur ces moments fondateurs, on ne peut comprendre ni l'hégémonie syrienne sur un Liban paralysé par ses blocages communautaires, ni les convoitises de l'Irak sur le Koweit, ni les persistantes divisions de la société irakienne, ni la fragilité intrinsèque de la Jordanie, ni les fréquentes tensions entre l'Arabie saoudite et les petits Etats qui l'entourent, ni la répartition des ressources pétrolières, ni l'errance sans fin du peuple kurde, ni la marginalisation des Arméniens, ni, bien entendu, le drame israélo-palestinien.
En couverture: Le Dôme du Rocher et le Mur des Lamentations.