En France, un petit milieu situé au carrefour de la vie intellectuelle, politique et médiatique s'est attribué le pouvoir de dire le bien et le mal, de distribuer les bons et les mauvais points et de décider des sujets qui sont autorisés dans le débat public ou au contraire interdits. Il s'est doté de pouvoirs de police, police de la pensée, du vocabulaire, du comportement - notamment du comportement politique. Ceux qui contreviennent à l'idéologie dominante risquent par conséquent l'injure, l'anathème, l'exclusion sociale, parfois un procès voire la pression psychologique et la menace physique.
Le phénomène ne date pas d'aujourd'hui. Dans les années 1950, les élites culturelles exaltaient Staline et le paradis soviétique ; dans les années 1960 et 1970, les « prodiges » de Fidel Castro, de Mao ou de Pol Pot ; en 1981, elles croyaient quitter la nuit pour la lumière ; dans les années 1990, elles affirmaient que le temps des nations, des familles et des religions était révolu.
Depuis les années 2000, le terrorisme intellectuel n'a pas faibli et s'est même aggravé. Témoin, ce tableau édifiant de notre vie des idées et de notre vie politique : projet européen dénaturé et détourné en une machine oublieuse de la personnalité de chaque peuple ; culture de l'excuse face à l'explosion de la délinquance ; encouragement au communautarisme et développement de l'islamisme ; perte de contrôle de l'immigration ; bouleversements anthropologiques interprétés comme des progrès de la modernité ; wokisme et racialisme d'extrême gauche ; attribution extensive de l'étiquette infamante d'« extrême droite » à toute personne ou toute pensée dissidente, etc.
Jean Sévillia exhume les sources profondes de l'intolérance idéologique que nous subissons et raconte trois quarts de siècle de terrorisme intellectuel : une synthèse indispensable pour ceux qui aiment vraiment la liberté de penser.