Conçus par Jules Romains comme la synthèse
ambitieuse et multiforme de vingt-cinq années de vie
française entre 1908 et 1933, Les Hommes de bonne
volonté constituent l'un des ensembles romanesques
majeurs de notre temps.
De très nombreuses destinées, entrecroisées
ou parallèles, animent, au cours d'aventures tragiques
ou légères, sentimentales ou comiques, ce tableau
panoramique d'une époque confrontée à une page
capitale de son histoire : Louis Bastide, l'enfant
de Montmartre au cerceau enchanté ; le délicieux
chien Macaire, découvrant à ras de terre un Paris
insolite ; Quinette, le relieur criminel plongé dans
la fatalité de ses entreprises ; le parlementaire idéaliste
Gurau, qui affronte les financiers sans scrupules du
Cartel pétrolier et les coquetteries de la jolie Germaine
Baader ; Haverkamp, l'affairiste, à qui la création
d'une station thermale prépare un destin hors
du commun ; les deux normaliens : Jallez, dont le récit
des amours enfantines avec la jeune Hélène trace
une poétique description de Paris ; Jerphanion,
que le rêve d'une société débarrassée de ses féodalités
n'empêche pas de conquérir le coeur d'une petite
modiste, Jeanne. D'autres encore : Laulerque
et Clanricard, les instituteurs, qui partagent avec
Sampeyre, leur maître en «bonne volonté», l'espoir
d'un monde pacifié...
Par son tournoiement maîtrisé de personnages aussi
divers qu'attachants, le vaste roman de la maturité
de Jules Romains demeure un témoignage inégalé sur
les songes, les tourments et les aspirations d'une
génération.
Olivier Rony