Peut-on réellement débattre d'idées en France ? A-t-on le
droit d'analyser le principe sacro-saint d'égalité, ou encore
la notion galvaudée de «dignité humaine», dont on use trop
souvent sans savoir ce qu'elle recouvre ? La polémique provoquée
par le livre de Daniel Lindenberg sur les nouveaux
réactionnaires, «Le rappel à l'ordre», démontre que le politiquement
correct régente toujours les esprits et pose des
barrières à la confrontation des points de vue, bien plus libre
dans les pays anglo-saxons. Pourquoi refuser la réintroduction
de la sélection et du mérite dans l'éducation, alors que l'école
actuelle produit surtout de l'illettrisme, de la violence et de
l'ennui ? Comment se fait-il qu'existe un si grand déséquilibre
entre la publicité dont certains intellectuels bénéficient dans
les médias, et le silence qui voile les travaux des philosophes,
sociologues et historiens, dont les ouvrages sont tacitement
enterrés ? Nous subissons les effets du libre-échange dans
tous les domaines, sauf dans celui où il s'impose de toute évidence
: les idées. Le politiquement correct se porte mal,
appliquons-lui le célèbre conseil de Nietzsche : «Ce qui est
déchu, il ne faut pas l'empêcher de mourir, mais au contraire
l'aider à disparaître».