Les inégalités sociales à l'école sont un sujet récurrent de débats, un objet tout aussi récurrent de politiques éducatives, tout en étant néanmoins, dans notre pays, perçues avec un certain fatalisme. Ne dit-on pas volontiers que «tout se joue avant 6 ans», que l'école est bien impuissante face aux déterminismes familiaux, que la réussite scolaire est biaisée par des inégalités sociales désespérément persistantes ? Pour autant, les diplômes et leurs sanctions sociales (conséquentes) ne sont guère contestés et la méritocratie (ou «l'élitisme républicain») constitue une idéologie respectée et consensuelle.
Ce livre démonte minutieusement, sur la base de recherches contemporaines, les rouages des inégalités sociales face à l'école et en son sein. Ce faisant, il redresse des idées reçues et questionne un certain nombre de mythes. Il interpelle aussi les diverses théories sociologiques qui ont prétendu, dans les années 1970, donner une vision intégratrice des inégalités. Enfin, en dégageant les processus qui engendrent et reproduisent les inégalités sociales à l'école, il permet d'entrevoir des pistes pour briser le cercle de la reproduction de ces inégalités, en donnant sa place, rien que sa place mais toute sa place, à l'institution scolaire.