Des incertitudes d'ordre sanitaire, diététique et gustatif et des motivations éthiques conduisent certains consommateurs vers les produits biologiques. Mais la majorité d'entre eux restent partiels et irréguliers dans leur choix bio. Le cas de ces mangeurs bio "intermittents" offre un accès à la complexité et à la variabilité des pratiques alimentaires. L'auteur étudie leurs trajectoires et leurs choix et propose une analyse pragmatique et microsociologique des comportements alimentaires dans leurs processus de basculement et de stabilisation, défendant ainsi la thèse d'une réflexivité routinière. L'étude du rôle des systèmes de vente alternatifs dans les choix de ces mangeurs montre comment se construit la confiance et souligne les dimensions politiques de la consommation alimentaire.