L'engagement dans l'armée n'est pas pour les militaires du rang
un choix par défaut. Les 20 à 30 000 femmes et hommes recrutés
dans ces emplois subalternes chaque année ne se portent pas
candidats pour échapper au chômage et aux emplois précaires. Dans
un contexte socio-économique certes contraint, la décision de
devenir militaire du rang repose en grande partie sur une articulation
entre l'image que les futurs militaires ont d'eux-mêmes et la
représentation du métier vers lequel ils se tournent. Telle est la thèse
soutenue dans cet ouvrage qui contredit depuis les idées reçues. Au-delà
des logiques particulières qui conduisent des jeunes à se tourner
vers l'armée, l'auteur s'intéresse à l'attirance que peuvent susciter
des métiers subalternes et remet en cause un préjugé courant, à savoir
qu'en bas de la hiérarchie socio-économique, on ne choisit pas son
métier.