Onésime Reclus, comme ses illustres frères Élie et Elisée, a toujours eu la passion de la géographie et de l'ethnographie.
Dans son recueil La France à vol d'oiseaux (1908), il rend compte de ses voyages à travers le territoire français, composant, région par région, une géographie sensible et inspirée.
Ainsi consacre-t-il de superbes pages aux Landes gasconnes. À l'inverse de nombre de commentateurs de l'époque, Reclus ne se laisse jamais berner par les apparences d'une terre désolée qui s'étend encore, au début du XXe siècle, de l'Adour à la Saintonge mais décrit ces vastes étendues à l'aune des grands travaux de la modernité. Il montre tout à la fois les paysages de steppe et de forêts, de dunes et de marais, s'aventurant sur les chemins de l'Adour, d'étangs en courants, et jusqu'au Bassin d'Arcachon et à la « cité bruissante, agissante, des baigneurs ». Ainsi, on ne lit pas les Landes en lisant Onésime Reclus, on les vit, au plein sens du terme.