Ils ont construit l’Europe, la vraie, bien avant Maastricht. Ces fous de guerre furent d’abord des serviteurs de l’Empire. Ils se sont couverts de gloire à la bataille de Pavie, pendant la prise d’Alger par les troupes de l’empereur Charles Quint, pendant le blocus de Paris, défendant la ville contre les armées du roi Henri IV, dans Prague avec l’archiduc Léopold de Hasbourg, mais aussi à la défaite de Rocroi, ne cédant pas un pouce de terrain. Ces mercenaires se nomment les Lansquenets - de l’allemand Landsknecht qui veut dire « serviteur du pays ». Ils sont les serviteurs de la terre des Francs, qui va de l’Atlantique jusqu’aux marches orientales, le grand pays de la civilisation celto-nordique, qui poursuit la Quête à travers l’épopée chrétienne combattante menée par le Saint Empire. « Ils se moquent des idéaux de leur temps et combattent comme des guerriers médiévaux, au XVIe siècle. Ce sont des esthètes du combat, vêtus comme des princes. Aucun d’eux ne porte la même tenue pour le combat. Il n’y a pas d’uniformes de lansquenets. Chacun a choisi ses habits de guerre, et ils forment une longue armée hétéroclite et princière. Les lansquenets lancent un défi à la mort avant de lancer un défi à leurs ennemis. Ils ont choisi leurs tenues rituelles dans un grand éclat de rire. On voit des pourpoints de velours rouge, des chapeaux à larges bords, des toques à plumets, des cuirasses rehaussées d’ailettes de fer - comme si la mort les invitait à un bal ».

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