Georges Pompidou est sans doute le président de la Ve République le moins connu des Français. Pourtant, fils spirituel et politique du général de Gaulle, il a dirigé notre pays d'une main de maître, alternant vision et pragmatisme, abhorrant les systèmes et les idéologies. La perception des enjeux, des risques et des opportunités de son époque ne l'éloigna jamais de l'exigence de raison comme de résultats.
Le Premier ministre puis président Pompidou est un paradoxe. Tout le monde le croit conservateur alors qu'il est surtout moderne : dans ses choix culturels avec la promotion de l'art contemporain, dans ses convictions profondes en faveur du progrès social, dans son ambition pour l'économie française, à laquelle il donnera de 1962 à 1974 des fondements dont, face au désastre industriel actuel, on peut se féliciter encore de nos jours : l'agroalimentaire, l'aéronautique, le spatial, l'automobile, le nucléaire, la création du TGV...
Pour les auteurs, Georges Pompidou nous éclaire enfin sur la crise de civilisation de notre époque comme sur le rapport du pouvoir aux Français, et la manière de gouverner un pays dont les ferments de la division ne sont jamais loin. Il est urgent d'en tirer des leçons.