« Toujours lui ! Lui partout ! » (Victor Hugo)
En cinquante et une années de vie, Napoléon a connu d'innombrables demeures. Certaines sont devenues emblématiques de sa légende : la maison natale d'Ajaccio, le collège de Brienne, les garnisons de Valence et d'Auxonne, le palais Serbelloni et la villa de Mombello, la maison de la rue de la Victoire, le palais d'Elfi Bey du Caire, la Malmaison, les Tuileries, Saint-Cloud, Fontainebleau, Rambouillet, Trianon, l'Élysée ou Compiègne, sans oublier la résidence des Mulini de l'île d'Elbe et enfin Longwood House. Ces lieux forment comme des chapitres, qui scandent les étapes de son ascension vertigineuse puis de sa chute.
D'autres lieux majeurs ont été moins étudiés. Général puis empereur itinérant, Napoléon a passé de longs mois hors de France. Les châteaux de Potsdam et de Schönbrunn, tout comme le Kremlin, sont des lieux napoléoniens, au même titre que les palais méconnus de Strasbourg, Bordeaux, Bruxelles, Amsterdam, Turin, Milan ou Venise, sans oublier la tente de campagne, les navires où il s'embarqua, et bien sûr les lieux de passage, châteaux réquisitionnés, monastères, cabanes ou relais de poste. Parmi ces dizaines de résidences, certaines ont parfois été, pendant plusieurs jours ou simplement pour quelques heures, le centre du monde.
En soixante-cinq lieux, ce tour d'horizon éclaire sous un autre jour l'homme et sa légende, beaucoup de ces demeures, aujourd'hui transformées en musées, ayant attiré dès la chute de l'Empire d'innombrables admirateurs cherchant à retrouver sa présence. À l'aide d'archives inédites, de témoignages et de plans, complétés par un examen in situ des oeuvres, des objets et des meubles, cette biographie d'un autre genre s'attache à restituer les véritables décors de l'épopée, tout en revenant aux sources du mythe impérial.