Au tournant du XXe siècle, les élites intellectuelles et politiques
britanniques de tous bords sont convaincues de la nécessité
impérieuse de la régénérescence et de l'amélioration de ce que
l'on nomme alors la «race britannique». Tous s'accordent
à penser que l'avenir de la nation repose sur les femmes dont
le devoir est d'assurer la perpétuation de l'espèce mais aussi
son perfectionnement physique et moral. En revanche, leurs
opinions concernant ce rôle précis des femmes présentent des
divergences profondes.
Les femmes eugénistes, auxquelles cet ouvrage est consacré,
témoignent elles aussi d'une large diversité de points de vue.
Les idées qu'elles défendent sont parfois très minoritaires au sein
de la Société eugénique et la façon dont elles abordent et traitent
la question du rôle des femmes, de la maternité, du célibat, de
la contraception, de l'homosexualité féminine et, par voie de
conséquence, de la place des femmes dans la société, oscille
entre féminisme et antiféminisme.