Les démarches d'amélioration de la qualité et de la productivité, et leur contrepartie, la «résistance au changement» sont désormais des enjeux majeurs pour les entreprises industrielles à l'aube du XXIe siècle. En s'écartant des analyses sociologiques traditionnelles, Michael Ballé porte un regard cognitiviste sur le développement de ces démarches dans les grandes organisations. La confrontation d'expériences de psychologie cognitive et sociale avec les réalités de la mise en place du «juste-à-temps» dans de nombreux sites industriels, met en évidence le rôle déterminant de la réflexion et des choix dans les comportements. La notion de «modèle mental», lui permet de montrer que les raisonnements individuels et collectifs sont issus de représentations imaginaires simplifiées de la situation, plutôt que de raisonnements formels. En ceci, les individus sont plus cohérents que logiques et leur réflexion découle de discussions avec les autres intervenants, d'expérimentations avec l'environnement matériel et de l'utilisation de méthodes d'analyse liées aux situations concrètes. Les modèles mentaux apparaissent ainsi comme une clé de la compréhension des comportements en entreprise et de leurs évolutions.