Les morts ne reviennent pas
Échelonnés entre 2012 et 2015, ces carnets sont comme la carte sismographique de la vie intérieure de celui qui écrit : « Il y a des siècles que je ne suis plus dans mon siècle. » Michel Bulteau, le solitaire, le déconnecté, ferrant, divisé entre l'Amérique de la Bowery, l'Auvergne ancestrale et le Paris de toujours, nous livre ici sa « matière de poèmes ». Deuils, nostalgie, réminiscences, lieux d'enfance (Arcueil, Labessette), livres aimés, écrivains (Jack Kerouac, Ginsberg, Rodanski), peintres (Wahrol, Monory, Martial Raysse), amis fidèles (Matthieu Messagier, Ramuntcho Matta), figures historiques admirées (Charles Quint, les ducs de Bourgogne, le curé d'Ars), musique (rock, Stabat mater dolorosa, Brahms) tout cela se superpose, s'ordonne, constitue l'humus de poèmes à écrire dont quelques-uns surgissent au fil de la plume, inachevés ou accomplis pour un recueil futur. On lira avec émotion cette poussière d'or recueillie sur les chagrins de la vie. Peut-être les morts ne reviennent-ils pas parce qu'ils ne sont jamais réellement partis.