J'aime reprendre les souvenirs.
Je préfère ceux des autres. J'en tricote
le bonnet pour les non nés et tanne le cuir pour
les chaussures des morts. Je survole les gens
en rafales : je m'allonge comme une averse d'été
et je les laisse longuement plisser le rideau épais
de pluie. Ils pensent être le vent. Moi aussi
je me figure des choses qui me soulagent.
Sibila Petlevski (L'acceptation. Extrait)
Sibila Petlevski puise la matière de ses poèmes dans son expérience intime des relations à l'autre et à la société, comme aussi dans des événements surgis des profondeurs de l'histoire du monde, reflétant ainsi des archétypes des comportements qui se perpétuent à travers les siècles.
Se situant au coeur de ces scénarios, elle interroge comment la parole peut y porter le sens ou révéler l'essence de l'humanité, avec une langue dense et imagée.