... « Ils l'avaient trouvé endormi, un matin mouillé de novembre, recroquevillé sous un manteau de feuillages, un peu à l'écart de ces chemins forestiers où Gabriel venait courir chaque matin avec son chien... »

Quelles souffrances sans nom cet enfant, si jeune encore, a-t-il fuies sur les routes de l'errance qui, un jour, le conduisent ici, au coeur des Alpes de Haute-Savoie, aux portes de ce Foyer d'accueil crépitant de vie ?

Qui est donc cet enfant énigmatique, anonyme, oublié et perdu dans le monde des hommes, dont l'histoire est murée ?

Tenter de comprendre en laissant du temps au temps pour que puissent s'ébaucher des cheminements, se tisser des liens parfois inespérés, émerger progressivement ces mots qu'ont empêchés la séparation, la violence, la mort : c'est ce à quoi s'efforcent inlassablement les adultes qui accompagnent les terreurs et les espoirs des enfants de « L'Escale ».

L'auteure, à partir de son expérience confirmée de psychologue, veut, à travers ce récit, privilégier l'importance de cette parole « disparue », comme de ces non-dits trop souvent ignorés, laissés dans l'ombre ou méconnus, qui, pourtant, permettent de donner vraiment sens aux brisures de l'histoire de chacun.

L'écriture « vivante » dont elle fait ici le choix, afin que sa lecture soit la plus parlante possible, est nourrie de la richesse de son parcours qui l'a conduite tout d'abord auprès d'enfants et d'adolescents en danger, puis, et jusqu'à ce jour, auprès d'adultes handicapés pour qui l'accueil en lieux de vie diversifiés permet la mise en route de réels projets individuels.

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