Les ombres longues
J'ai voulu comparer les filles
De la montagne à des jonquilles.
Leurs joues étaient rondes et rouges,
Sentant le savon de Marseille.
Je les voyais les bras croisés
Sur leur poitrine pendant que
Les hommes parlaient. Je savais
Qu'autrefois, en plein été,
Les mères de leurs grands-mères,
Pour la foire des violettes,
Vendaient leurs cheveux de filles.
Jonquilles de la vie brève,
Qui vous a prises dans ses mains
Et fait descendre dans la plaine ?
Jonquilles de la vie longue,
Qui donc avez-vous sauvé
Entre vos deux bras croisés ?