Tout au long de l'histoire, les hommes de guerre ont cherché à berner leurs ennemis pour vaincre. Jusqu'à l'époque moderne, la ruse reste relativement simple : elle est essentiellement te fait du « génie » du chef militaire. La révolution industrielle, l'augmentation de la taille des armées, l'accroissement de la mobilité, l'avènement de la troisième dimension, ainsi que les premiers pas des technologies de l'information offrent ensuite la possibilité de synchroniser de multiples stratagèmes dans le temps et dans l'espace, sur des fronts entiers. Les opérations dites « de déception » - des combinaisons d'actions planifiées et coordonnées visant à tromper l'adversaire pour le faire agir dans la direction souhaitée - font alors leur apparition. Elles deviennent même un « art majeur » lors du second conflit mondial, celles préparant le débarquement de Normandie étant probablement les plus complexes jamais mises en œuvre - « Fortitude » demeure à cet égard un sommet du genre. Dans certains pays, leur usage perdure, comme en Union soviétique puis en Russie, avec la maskirovka. Il décline néanmoins pour beaucoup d'autres belligérants avant de revenir sur le devant de la scène au milieu des années 2010.
C'est une histoire de ces ruses de guerre, de 1914 à nos jours, que raconte Rémy Hémez au plus près des sources. Une étude rigoureuse et inédite qui met également en lumière l'imagination sans limites des combattants lorsqu'il s'agit de leurrer leurs ennemis. L'auteur le démontre avec brio : alors que ta technologie continue de progresser à un rythme effréné, les opérations de déception sont plus essentielles que jamais.