Les partis politiques naquirent et se développèrent au XIXe siècle pour atteindre leur zénith au XXe. Ils eurent partie liée avec les grands totalitarismes qui ensanglantèrent le «Court XXe Siècle» et pourtant ils n'en constituent pas moins une condition nécessaire à la démocratie représentative; une démocratie qui, jusqu'à présent, ne peut se passer de leur concours. Ainsi chaque fois que mourut une démocratie, les nouveaux maîtres s'empressèrent de les abolir ou d'en supprimer le pluralisme. En revanche dès qu'apparaissent les prodromes annonciateurs de la naissance ou de la renaissance d'une démocratie, on assiste à une efflorescence de groupes de type partisan: à la Libération jadis, à Madrid naguère, à Prague ou Varsovie plus récemment.
Instance fondamentale de la démocratie représentative au XXe siècle, on peut se demander s'ils survivront au XXIe. Ils sont aujourd'hui contestés tant par les nouveaux mouvements sociaux que par les médias et les formes nouvelles de communication électronique; deux phénomènes porteurs de l'éternelle illusion de la démocratie directe.
L'ouvrage entend appréhender les partis comme un phénomène social total au sens de Marcel Mauss dans leur histoire comme dans leur dimension sociologique.
En premier lieu, il s'agit d'établir, à l'aube du XXIe siècle, une synthèse des connaissances en matière de partis politiques qui soit analogue à celle réalisée par Duverger il y a cinquante ans. En second lieu, l'objectif est de construire une théorie générale des partis politiques dans les régimes représentatifs. Enfin, l'ouvrage présente un tableau comparatif des partis politiques dans les sociétés industrielles occidentales; le terme «occidental» devant s'entendre dans son acception culturelle large, en ce qu'elle inclut les nouvelles démocraties d'Europe centrale.