De quoi s'agit-il dans ce livre consacré aux six dernieers mois de 1940 zr aux deux premiers de 1941 ? De montrer, comme je me suis toujours efforcé de le faire, grâce, en partie, à l'aide de milliers de lecteurs témoins qui, depuis 1976, m'ont confié leurs témoignages et leurs souvenirs, que « les choses » ont été infiniment plus complexes qu'on le dit, l'écrit, le montre.
Après l'armistice, et parce qu'il y a désaccord profond sur l'armistice, notamment le conflit Pétain-de Gaulle - le premier auréolé de la gloire de Verdun, le second encore inconnu et solitaire à Londres -, va-t-il se développer, avec, pour enjeu, l'âme des Français.
Les faits ? Oui les faits : l'armistice, Mers el-Kébir, le renvoi de Laval, les mesures antisémites et les mesures hostiles aux frans-maçons, les faits qui sont comme « transfigurés » par les passions d'un temps de passions, soudains réveillées. Et c'est à la recherche des racines de ces passions, celles qui nourissents la violence des discours de De Gaulle ; celles qui incitent l'Église à prendre sa revanche sur la franc-maçonnerie ; celles qui vont conduire jusqu'à l'exclusion, l'arrestation, la livraison à l'occupant de Juifs, parce que Juifs, que je suis allé.
En écrivant Les Racines des passions, j'ai voulu expliquer et faire comprendre l'éclosion de ces passions qui devaient transformer de si nombreux Français en frères ennemis.