Alors que la migration africaine qui se dirige hors du continent,
essentiellement vers l'Europe et secondairement vers l'Amérique du Nord, fait
l'objet d'un intérêt croissant de la part des chercheurs et des politiques ; les
migrations internationales qui se déroulent au sein du continent même, ont
moins fait l'objet de recherches, bien que plus importantes.
Ce déficit dans la recherche s'explique à la fois par des contraintes
financières et institutionnelles, le manque de financements pour les recherches
universitaires indépendantes, l'absence ou la mauvaise qualité des statistiques
officielles et les limites des agendas politiques à court terme des organisations
internationales qui financent quelques unes de ces recherches. D'où l'intérêt de
ce livre, qui cherche à combler cette lacune.
Les diverses contributions illustrent de quelle façon plusieurs méthodes
moins conventionnelles, mais souvent efficaces, peuvent fortement contribuer
à identifier les migrations en Afrique dans des environnements peu propices
à la recherche. Elles montrent comment ces méthodes peuvent nous aider à
obtenir de précieuses données empiriques dans des contextes où manque un
cadre d'échantillonnage adapté, et où il est difficile d'identifier et d'approcher
les populations. L'ouvrage aborde également des questions plus fondamentales
d'ordres méthodologique et épistémologique, qui sous-tendent les différentes
méthodes de collecte des données.
L'ouvrage s'adresse à un public d'étudiants, de spécialistes des migrations
en général et d'africanistes. Il est utile à un lectorat plus large de chercheurs, de
praticiens, d'ONG et de gouvernements impliqués dans la recherche sur la migration
et intéressés par les méthodes et méthodologies de recherche dans ce domaine.