Après les deux premiers volumes des Registres de Jacques Copeau, Appels et Molière, voici le récit d'une aventure à laquelle on se réfère souvent sans toujours la connaître.
Ce récit, reconstitué grâce aux correspondances, témoignages et textes contemporains, conservés puis organisés et classés, retrace un moment unique de vie : l'aventure d'un groupe, d'une compagnie, entraînés par un homme doué de vision.
Ce récit nous concerne aujourd'hui parce que la ferveur, l'intrépidité, l'implacable exigence envers soi-même y sont exemplaires. Chacun, non seulement au travers des créations offertes au public, mais des tentatives, des pressentiments, des rêves qui les entourent, reconnaîtra toutes les interrogations du théâtre d'aujourd'hui. Car c'est bien de l'enfantement même de ce théâtre qu'il s'agit.
Ce récit nous concerne tous parce qu'il se place aux racines de notre temps. Des documents de haute valeur (les correspondances notamment) font apparaître, dans un éclairage inconnu à ce jour, des hommes tels que André Gide, Roger Martin du Gard, Jean Schlumberger, Gaston Gallimard, ou tels que Louis Jouvey et Charles Dullin. Après la fondation de la Nouvelle Revue Française, il nous fait vivre la première saison du Théâtre du Vieux Colombier, puis l'épreuve de la guerre qui ne détruit pas l'oeuvre commencée mais fortifie les amitiés. Nous assistons enfin au départ de la jeune troupe, en mission de propagande, aux Etats-Unis.
Ceci n'est pas une histoire morte. C'est le chemin, retracé, d'une passion vivante.