Forgées dans la lutte contre l'Allemagne nazie, les relations étroites entre la Grande-Bretagne et les Etats-Unis constituent toujours l'un des piliers essentiels de la politique étrangère britannique. L'affaiblissement de son emprise sur son ancien empire colonial, sa situation en marge de l'Europe - voulue puis subie - et son inexorable déclin économique n'avaient longtemps laissé au Royaume-Uni que l'option américaine.
Les Etats-Unis, de leur côté, considérèrent pendant de nombreuses années la Grande-Bretagne comme leur tête de pont stratégique en Europe face à la menace soviétique. Au Moyen-Orient aussi et en Asie, la présence britannique, dénoncée jadis par les Américains hostiles au colonialisme, leur apparut bientôt comme le meilleur rempart contre la menace communiste.
Les Britanniques qui avaient eu tant de mal à admettre la perte de leur statut de grande puissance mondiale ont toujours eu tendance à exagérer leur influence sur leur partenaire américain. S'il est difficile de faire la part entre le mythe et la réalité, on ne peut nier que la relation entre les deux pays, cette «relation spéciale», a été exceptionnellement forte et féconde.