Le titre porte en lui la nouveauté du projet : on n'étudie pas ici
le combat des héros, mais la face occultée de la guerre, son envers, et
la manière dont les cités grecques n'ont cessé de la mettre en débat.
Contrairement aux idées reçues, les Grecs ressentaient le choix de la
guerre comme un échec qu'il fallait conjurer par certaines stratégies,
protectrices ou défensives, par des institutions, des formes de discours,
des comportements partagés, des projets politiques. Ils n'avaient de cesse
d'interroger sa fonction, ses conséquences pour la société et les individus.
La guerre apparaît non comme un phénomène intangible, mais
comme une construction humaine qui varie, des cités à Alexandre, de la
Macédoine à Rome : une institution contingente et contestable, dont on
tente de se prémunir par la connaissance que l'on acquiert d'elle
Tels sont les revers de la guerre, appréhendés comme une forme de
pensée et de sensibilité collective. Pascal Payen renouvelle notre vision de
l'Antiquité grecque et de ses guerres, par une réflexion en résonance avec
l'historiographie des grands conflits qui ont embrasé le XXe siècle.