Elle est agrégée d'histoire et arrière-petite-fille du fondateur d'une des plus grandes banques au monde. Il est fils de paysan solognot et détient un CAP de mécanicien automobile. Rien ne les prédisposait à se rencontrer sinon un engagement commun, soixante ans durant, au Parti communiste français où ils ont tous deux exercé des responsabilités nationales. Qu'en reste-t-il aujourd'hui? De lourds et riches souvenirs d'un passé révolu ? La nostalgie d'ex-apparatchiks qui disent good bye Lénine ? Un exercice de lucidité qui interroge ceux qui n'ont pas enterré la question de l'engagement dans le caveau du passé ?
À travers photographies, évocations de fragments de leur vie et conversations à bâtons rompus où l'on croise tour à tour Maurice Thorez, Benoît Frachon, Aragon, Waldeck Rochet et Georges Marchais, Francette Lazard et René Piquet mettent à jour des questions vives : faut-il adhérer à une organisation, s'engager pour elle corps et âme au risque de l'aveuglement ou s'en servir pour défendre une cause ? Que faire de l'héritage communiste et celui des organisations, révolutionnaires ou social-démocrates, nées voici plus d'un siècle, alors que leur force propulsive a cessé d'agir ? Tout en faisant le deuil d'une avant-garde éclairée guidant le peuple, comment imaginer un dépassement du capitalisme ?
Bien loin de renoncer au changement du monde, les yeux ouverts sur les tragiques impasses du XXe siècle, une femme et un homme livrent leurs vérités du matin et ravivent ainsi un désir d'engagement. Vérités belles et fragiles. Provisoires parce qu'empreintes d'humanité.