La tragédie humaine à laquelle est associée l'histoire du communisme
est-elle la conséquence de circonstances malheureuses ou d'une politique
délibérée ? Ce débat, récurrent depuis l'apparition du premier régime communiste
en Russie, ne peut être tranché que si l'on prend en considération la
dimension mondiale du système.
Quelles que soient la géographie, l'histoire, la culture des pays où le
communisme a triomphé, les mêmes méthodes ont abouti aux mêmes
résultats. Ce ne sont pas les circonstances qui ont scellé le sort des peuples
concernés, mais l'application d'une politique identique, quelles que soient les
particularités nationales. Rien ne ressemble davantage à une victime russe
qu'une victime chinoise, cubaine, coréenne ou roumaine...
La guerre civile permanente que les régimes communistes ont menée
contre leur population, pour imposer leur dogme, explique l'hécatombe
sans précédent qui en a résulté. C'est en toute conscience que des dizaines de
millions d'êtres humains ont été enfermés, torturés, déportés, affamés. C'est
en toute conscience que des centaines de millions d'autres êtres humains
ont été surveillés, exploités, endoctrinés, asservis.
L'histoire mondiale du communisme, vue du côté des victimes, montre
à quel point les utopistes parvenus au pouvoir n'ont pas davantage cherché
à en finir avec les inégalités qu'à construire la société idéale promise : c'est à
l'humanité de l'homme qu'ils s'en sont pris.