« Les vraies images : peu à peu elles ont pâli, gagné la rigidité des photos. Je peux dire " il y avait ", " il y eut ", sans pourtant que cela revive comme je voudrais, même si je m'y efforce, surtout si je m'y efforce. Peinture que l'on croit raviver et qui s'altère. Les " scènes " de la vie de Mathilde sont presque devenues des souvenirs, comme si j'avais été là. Les années d'Yvonne n'ont guère de scènes. Un long temps, continu, dans une certaine lumière... »
Avec retenue et obstination, Antoinette Dilasser prête sa voix aux silencieuses, aux muettes, aux femmes innombrables qui ont traversé l'existence dans le sacrifice de soi et furent marquées par la pauvreté, la guerre, et souvent humiliées par la vie.