La mélancolie a pu être définie comme une «?maladie du temps?». Ne faut-il pas cependant, pour admettre cette définition, savoir déjà ce qu’est le temps?? Et la psychiatrie ne doit-elle pas, pour cela, entrer en dialogue avec la philosophie?? La compréhension de la mélancolie sort enrichie de ce dialogue. Mais ce n’est pas moins le cas de la compréhension du temps. La philosophie a donc beaucoup à apprendre, elle aussi, de sa rencontre avec la psychiatrie. C’est ce que voudrait montrer ce livre, qui assume à cette fin ce qu’il faut bien appeler l’énigme de la mélancolie. Si, en effet, celle-ci est la forme achevée du désespoir, alors pourquoi tous les mélancoliques ne se tuent-ils pas?? Comment la plupart d’entre eux se maintiennent-ils malgré tout dans la situation qui est la leur?? Qu’espèrent-ils encore??