Au début de la Troisième République, le gouvernement se préoccupe de trouver des solutions aux problèmes provoqués par la stagnation économique et l’essor de la concurrence internationale. Constitué en 1881 par Gambetta, le ministère du Commerce, renommé ministère du Commerce et de l’Industrie en 1886, doit répondre aux attentes des milieux économiques, mais aussi aux espoirs des « couches nouvelles » de la société (petits commerçants, artisans et ouvriers), pour qui il incarne l’idée de progrès, mise en avant par les dirigeants politiques. À partir d’une source peu exploitée, les rapports de la commission du budget de la Chambre des députés, Jean-Philippe Dumas retrace les principales réformes mises en œuvre par les services chargés du Commerce et de l’Industrie entre 1870 et 1914. Il s’intéresse ainsi au droit commercial, à la propriété industrielle, aux exportations, à la police du travail, mais aussi aux expositions universelles ou à l’enseignement technique. Son travail met en évidence la responsabilité de plus en plus grande des hauts fonctionnaires dans les décisions publiques. Si certains préparent la mobilisation économique de la Première Guerre mondiale, d’autres envisagent la construction d’une économie plus juste, perspective qui influencera durablement la haute fonction publique au XXe siècle.