Cette correspondance de Burroughs
suit les grandes étapes de la relation
unique qu'il entretenait avec Allen
Ginsberg. Elle révèle la compréhension
progressive de la vraie nature de
son travail : son évolution inouïe de la
narration à l'anti-narration, de Junky
au Festin nu, en passant par la découverte
du cut-up. Elles le dévoilent
autant lui-même que ses amis Kerouac,
Cassady ou encore Ginsberg composant
Howl. Burroughs se révèle aussi
prolifique dans la critique de la situation
politique de son temps que de ses
propres futurs biographes. C'est pourtant
bien parce qu'il vit son art que ces
lettres sont si exceptionnelles.
«Peut-être que le véritable roman,
c'est ces lettres que je t'écris»,
confessait-il à Ginsberg. Point de
repère pour le Burroughs paria,
work-in-progress pour le Burroughs
écrivain, ces lettres nous permettent
d'expérimenter une fusion unique
entre la vie et les lettres, l'extraordinaire
histoire vraie de cet écrivain
hors du commun.