« Ce livre montre que l'attention accordée par Lévi-Strauss aux problèmes qui angoissent actuellement les humains et qui ont permis de réunir, au coeur des sciences sociales, des phénomènes très hétérogènes sous la même notion de catastrophe, n'est pas étrangère à l'élaboration des principes du structuralisme. Il explore en particulier l'attitude critique de Lévi-Strauss à l'égard de la révolution industrielle qu'il situe entre la Conquête de l'Amérique et les génocides du XXe siècle. »
Nous vivons dans un « temps de catastrophes » que le progrès technologique ne semble plus à même de contrer. Or, les crises écologiques récentes (de Tchernobyl à la « vache folle » ) ne seraient-elles pas liées à d'autres événements qui ont marqué à jamais le destin de l'humanité - comme les génocides qui suivirent la Conquête de l'Amérique, ou encore la Shoah ? Voilà la question à laquelle s'attaque ce livre, à travers une lecture originale de l'oeuvre de Claude Lévi-Strauss. Dressant un portrait intellectuel inédit de l'anthropologue français, Salvatore D'Onofrio montre en quoi les idées de cet intellectuel rebelle et non consensuel fournissent des clés pour penser à la fois l'avènement de la catastrophe et les possibilités d'en sortir. Véritable manifeste anthropo-écologique, ce livre propose d'envisager un nouveau rapport des hommes à la nature, donc entre eux. C'est ce que Lévi-Strauss avait appris au contact des Amérindiens du Brésil et dont l'humanité a grandement besoin.