Le Pape François demande aux prêtres d'accompagner les personnes. Éloigné de ce que beaucoup espéraient, le Pape ne leur demande pas d'accorder des dispenses ou de donner à bon compte des passe-droits. Il s'oppose aux « contrôleurs de la grâce » (Amoris loetitia, 310) comme à ceux qui veulent amoindrir les exigences de l'Évangile (AL, 307). Il les renvoie dos à dos et propose une pastorale de discernement, d'accompagnement.
Il m'est apparu tout de suite que cette pastorale d'accompagnement et de discernement pouvait modifier l'emploi du temps habituel du prêtre, voire les organigrammes d'un diocèse. S'il est rapide de donner une réponse courte, en oui ou en non, permis ou défendu, il est bien plus difficile d'entrer dans un authentique discernement.
Les prêtres et les ministres ordonnés ne sont pas les seuls à entrer dans cette pastorale de l'accueil, de l'accompagnement et du discernement. Néanmoins, ils ont un rôle important en accomplissant eux-mêmes cette tâche, en s'aidant aussi les uns les autres et en promouvant autant qu'ils le peuvent cette pastorale. C'est en ce sens-là que mettre en oeuvre une telle pastorale devrait modifier sensiblement l'agenda des prêtres et la compréhension même de la pastorale.
Il s'agit donc d'apprendre la patience et l'intelligence, celle du Seigneur Jésus, celle du cultivateur, celle du laisser croître... Dans cet accueil, cet accompagnement et ce discernement, notre vie de prière, notre vie spirituelle, notre relation au Seigneur sont particulièrement sollicitées.