« un endroit où aller »
L'Exil d'Alexandra
Je t'écris librement parce que j'envoie ce billet par un ami étranger (on ne lui retournera donc pas les poches à la douane, comme on le fait à nos compatriotes) qui te le postera depuis l'Italie. Surtout, ne reviens pas ! Après ton départ, ils sont venus perquisitionner chez nous. Je croyais, en raison des précautions que tu prenais avant ton départ, que tu étais paranoïaque. Pas du tout : le lendemain du jour où tu devais revenir au pays, trois flics de la Securitate sont venus et ils ont tout fouillé. Heureusement que je t'avais écoutée et que nous avions déchiré, durant la longue nuit blanche précédant ton départ, tous tes manuscrits compromettants.