Les historiens Catherine Hodeir et Michel Pierre revisitent la toute dernière exposition coloniale, qui s'est tenue à Paris, à la Porte Dorée, en 1931. Apothéose de la fierté coloniale et prélude au démantèlement de l'Empire.
Vue par des millions de visiteurs en six mois, l'Exposition coloniale de 1931 est l'ultime représentation de la " Plus Grande France ", à l'heure des premières contestations du fait colonial et des premiers craquements annonçant la fin des empires.
À l'invitation de la France et sous l'égide du maréchal Lyautey, les puissances européennes – sauf la Grande- Bretagne – présentent, exposent et rivalisent d'exotisme et de scénographies didactiques.
Dans le bois de Vincennes s'installe la grande fête de l'imaginaire colonial : un décor de pagodes, de cases africaines et de minarets arabes, tout un théâtre de figurants pagayant sur le lac Daumesnil, servant dans les cafés maures ou dansant pour un public qui se presse à la rencontre de cette planète rêvée où l'Occident se mire.
Premier, voici trente ans, à interroger ce moment de l'histoire coloniale, cet ouvrage fondateur s'enrichit aujourd'hui d'un avant-propos et d'une postface qui examinent sa place et son intelligibilité dans les débats issus de la recherche postcoloniale et décoloniale.