L'homme pécheur
Les catégories de pensée de l'Occident depuis saint Augustin sont le sensible et l'intelligible. La mystique musulmane introduit un troisième terme, l'imaginal, lieu des images qui apparaissent.
Cette pensée est représentée en particulier par deux théologiens iraniens : Ibn Arabi, théologien, juriste, poète, métaphysicien, maître arabe-andalou, auteur de 846 ouvrages - certains considèrent que son oeuvre aurait influencé Dante. Dans le domaine métaphysique, il est le plus grand penseur de la doctrine ésotérique du « wahdat al wujud ». Et Sohrawardi, né en 1155, qui unifie et synthétise l'héritage zoroastrien, la philosophie platonicienne et la révélation islamique (cette dernière incluant la révélation juive et chrétienne).
« L'Orient » qui est défini par sa « Sagesse orientale » est en fait un orient « intérieur », symbole de la Lumière qui est aussi Connaissance, opposé à « l'exil occidental » qui est éloignement et oubli de cette connaissance dans les ténèbres de la matière. Cette forme de pensée se retrouve chez Scot Erigène, philosophe et théologien du IXe siècle. Dans la pensée de l'imagination, propre à la mystique musulmane, l'imagination est une âme.
L'homme pécheur est un essai d'interprétation de la célèbre formule de Luther simul justus et peccator (l'homme est à la fois juste et pécheur) à partir des catégories de cette mystique.