Prenez une oeuvre écrite dans l'une des langues d'Europe occidentale. Comparez avec huit, dix, douze, quinze oeuvres écrites dans presque autant d'autres langues de la même Europe, et qui se donnent pour ses traductions. Vous verrez que, comme il y a des figures de rhétorique, il y a des figures de traduction. Figures commandées par l'orthonymie ("C'est comme ça que ça se dit I") aux pouvoirs de laquelle cède souvent le traducteur, mettant en mots - plus encore que le texte - ce qu'il voit, ressent, comprend du monde évoqué par le texte. Un tropisme parmi d'autres qu'on aurait tort de lui reprocher tant il est partagé, éclairant même le fonctionnement habituel du langage.