Porté à la vie par le souffle de Mai 68,
Libération partage avec la gauche française la
plupart de ses contradictions. Entre nostalgie
de la révolution et deuil des idéologies, le
destin et les tourments actuels du quotidien
forment un résumé de ces quarante dernières années.
Fidèle autant qu'infidèle, il est à la fois le journal qui
perpétue le souvenir de la révolte et celui qui en a enterré
les espoirs. Si son «style» est un hommage constant aux
événements qui l'ont vu naître, c'est au prix d'un renoncement
qui n'a pas dit son nom et qui revient hanter
sa conscience aujourd'hui. Comment en finir avec les
fantômes ?