Idéologie : le mot a beaucoup
servi. Forgé en 1796
par Destutt de Tracy, philosophe
français, il a traversé
les frontières - académiques,
nationales - et connu
des fortunes diverses.
C'est cependant à travers
la marque que lui a donnée
la tradition marxiste
qu'il fut le plus utilisé au
vingtième siècle.
En revenant sur ses aventures
philosophiques et
sociologiques, de Destutt
à Althusser en passant par
Durkheim, Adorno, Arendt
et d'autres, ce livre permet
de comprendre la complexité
et la subtilité
du concept. Ni pure illusion,
ni moteur de l'histoire,
l'idéologie accompagne
toute pratique et toute
connaissance du réel.
Ainsi «la mort des idéologies»
ne serait-elle pas
elle-même une idéologie,
la pire des idéologies ?
Enfin, Jérôme-Alexandre
Nielsberg et Arnaud Spire,
tous deux philosophes
et journalistes, montrent
que si l'idéologie libérale
sert bien au maintien du
capitalisme, informant
nos rapports sociaux, notre
économie, nos normes
juridiques, jusqu'à nos
loisirs, elle est ainsi
aussi un «état réel»
du monde.